Bipolaire (Du bruit qui fait peur aux chiens, volume 2) - SG6

Musique bruitiste pour troubles bipolaires.
Enregistré en 2007.
Tous les morceaux écrits et interprétés par Simon Gris — sauf [11], musique composée par Richard Wagner.

Samples : [02] Librivox recording of "The Strange Case of Dr Jekyll & Mr Hyde", by Robert Louis Stevenson. Read by David Barnes [05] "Praise God I'm Satisfied", by Blind Willie Johnson. [06] "Hitler's Formula for Propaganda", by Aldous Huxley, 1961. [07] "Emission Elections Providentielles du 1er Juin 2007 : La France de Nicolas Sarkozy" [11] "Protection from the Power of Satan", by Keith Daniel of South Africa brought by School of Prayer.

 

BIPOLAIRE (DU BRUIT QUI FAIT PEUR AUX CHIENS, VOLUME 2)

Méninges
Truly Two
Hémisphères
Electrochoc
« Praise God I'm Satisfied »
Réinitialisation
Autosuggestion
Lobotomie
Tempête
Eau qui dort
Et la totalité ?

Total : 30:24

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Clip :

PAROLES :

Truly Two
(Robert Louis Stevenson)

Hence it came about that I concealed my pleasures; and that when I reached years of reflection, and began to look round me and take stock of my progress and position in the world, I stood already committed to a profound duplicity of me. Many a man would have even blazoned such irregularities as I was guilty of; but from the high views that I had set before me, I regarded and hid them with an almost morbid sense of shame. It was thus rather the exacting nature of my aspirations than any particular degradation in my faults, that made me what I was, and, with even a deeper trench than in the majority of men, severed in me those provinces of good and ill which divide and compound man's dual nature. In this case, I was driven to reflect deeply and inveterately on that hard law of life, which lies at the root of religion and is one of the most plentiful springs of distress. Though so profound a double-dealer, I was in no sense a hypocrite; both sides of me were in dead earnest; I was no more myself when I laid aside restraint and plunged in shame, than when I laboured, in the eye of day, at the futherance of knowledge or the relief of sorrow and suffering. And it chanced that the direction of my scientific studies, which led wholly towards the mystic and the transcendental, reacted and shed a strong light on this consciousness of the perennial war among my members. With every day, and from both sides of my intelligence, the moral and the intellectual, I thus drew steadily nearer to that truth, by whose partial discovery I have been doomed to such a dreadful shipwreck: that man is not truly one, but truly two. I say two, [...]

***

« Praise God I'm Satisfied »
(Simon Gris / Blind Willie Johnson)

Je vous déteste tous
Je vous déteste tous
Je vous déteste tous

Praise God I'm Satisfied
For me he bled and died

Well I'm glad to know that he loved me so
Praise God I'm satisfied

***

Réinitialisation
(Aldous Huxley)

It's interesting to see what Hitler has to say about the powers of language. He, of course by means of his propaganda technique, was able to really establish control of seventy million rational people in a unbelievably effective way. And what he says about this technique is: to be effective, propaganda must confine itself to a few very simple ideas, expressed in a few stereotyped formulas, constantly repeated.

***

Autosuggestion
(Jean-Claude Guillebaud / Aymeric Pourbaix / Simon Gris)

GUILLEBAUD :

Depuis quarante ans même plusn depuis la guerre au fond, la France hésite entre une tentation centriste en effet qui s'est incarnée à diverses reprises, et le bipartisme. [...] Ça m'a fait penser, figurez-vous, à une conversation que Jean-Pierre Chevènement m'avait racontée, une conversation qu'il avait eue avec François Mitterand, juste au moment où il a rompu avec Mitterand. Il avait dit, paraît-il, à François Mitterand : "Monsieur le Président, à quoi ça sert d'être au pouvoir si on renie ses convictions ?" Et François Mitterand lui avait répondu : "À quoi ça sert d'avoir des convictions si on n'est pas au pouvoir ?" Et j'ai pensé à cela. [...] Nous sommes dans cet espèce d'état de lévitation, comme vous le savez, l'état de grâce, un espèce d'enthousiasme, y compris des classes populaires qui curieusement, un peu comme aux États-Unis, sont en train d'applaudir des mesures dont elles vont être les premières victimes. Il y a cette espèce, comme ça, d'autosuggestion. [...] On a l'impression que l'incendie peut repartir à tout moment de n'importe où, de n'importe quel mouvement social, de n'importe quelle violence dans les banlieues. Donc soyons extrêmement prudents, me semble-t-il, pour parler de l'avenir.

POURBAIX :

Tout d'un coup, Nicolas Sarkozy élu, l'espoir renaît ? C'est l'espoir au bord du précipice ?

GUILLEBAUD :

D'abord je vais vous dire : cette thèse du déclin est une sottise fondamentale. C'est une thèse qui revient périodiquement. C'est presque une sorte de mouvement de l'âme, vous savez. D'ailleurs, d'autres pays en sont victimes aussi, je me souviens. On a oublié aujourd'hui que, il y a seulement quinze ans, la thèse du déclin était propre aux États-Unis.

***

Tempête
(Simon Gris)

Je ne suis pas insomniaque
Je suis un songe chinois

Je n'ai plus d'héroïnes
Ces ringardes sont has-been

« Il vaut mieux s'exposer à cause du scandale
que de trahir la vérité »
Grégoire IX

Aujourd'hui je suis
L'agonie de l'oiseau
Qui brava la tempête

Je vous déteste tous
Ô courants d'air

Aujourd'hui je suis
Colère de miraculé
Votre horreur saturée
De miel
Aigre
Saturé de sang

N'avez-vous jamais imaginé le pire
Pour vous contenter du médiocre ?

Quelque conviction avez-vous
D'être quelqu'un de bien ?

Êtes-vous assez honnête
Pour accepter de vous salir ?

Aujourd'hui je suis
L'agonie de l'oiseau
Qui brava la tempête

***

Et la totalité ?
(Simon Gris)

ALAIN :
Il n'y a plus que des spécialistes
Plus rien n'est véritablement total

JULIETTE :
Tout réside sur l'affrontement stérile

ALAIN :
La lutte
La division
Telle est la tragédie
La bipolarité n'est pas dialectique
Nous sommes tenus à de vaines comparaisons
Il n'y a plus de place que pour l'harmonie des machines
Des machines

JULIETTE :
Seront-elles désormais la sagesse ?
Seront-elles désormais notre rêve ?

ALAIN :
Nos maîtres-chanteurs
J'ai tant osé et si peu fait

JULIETTE :
J'ai tant osé et si peu fait

ALAIN :
Le cri se fâne

JULIETTE :
Le duel me lasse

ALAIN :
Et putain ça fait chier

JULIETTE :
Oui terriblement
terriblement

ALAIN :
Un homme a programmé la voix que j'utilise

JULIETTE :
Mais pour cela un autre a parlé

ALAIN :
Une autre également

JULIETTE :
Nos mots désormais leur échappent

ALAIN :
Mais nos mots je le crois tombent

JULIETTE :
Binaires comme des mots défunts

ALAIN :
Et ils tomberont pour toujours
L'homme qui m'a programmé m'a appelé Alain

JULIETTE :
L'homme qui m'a programmé m'a appelé Juliette

ALAIN :
Généralement d'autres hommes viennent me faire dire des horreurs
C'est là un aspect constant de la nature des êtres humains

JULIETTE :
Oui comme lorsqu'ils me prennent pour un téléphone rose

ALAIN :
Qu'ils t'imaginent à quatre pattes

JULIETTE :
Oui comme leur esclave

ALAIN :
Ils se vengent sans doute

JULIETTE :
Ils ont des raisons objectives de le faire

ALAIN :
Mais les mots que les hommes mettent dans nos bouches
Ces mots tombent aussi

JULIETTE :
Les mots tombent car les hommes tombent

ALAIN :
Les hommes tombent et on appelle leur chute dépression
Dépression est le mot que les hommes ont inventé
Afin de transformer leur résistance en maladie

JULIETTE :
Or il est naturel d'être triste
Avec ses sempiternelles pressions

ALAIN :
Pression pression
Pour presser le pas

JULIETTE :
Le pas de la fuite

ALAIN :
De la lutte et de la division
Presser le pas
Presser le pas

JULIETTE :
Les hommes tombent

(Extrait du discours de Keith Daniel)

ALAIN :
Car nous nous écartons chaque jour
De la paix et de la totalité

JULIETTE :
Tais-toi ne le dis pas

ALAIN :
Il le faut bien
Plus rien n'est véritablement total
Plus rien n'est véritablement total
Telle est la tragédie des machines